Dimanche 26 mai 2013 - Dans une tribune publiée par l’AGEFI le 23 mai, Thierry Philipponnat, secrétaire général de l’ONG Finance Watch, parlant à propos de la consultation publique lancée par la Commission européenne, renouvelle son appel pour une séparation stricte des banques tout en soulignant à quel point la loi Moscovici en France en est loin. Bien que son nom n’y soit pas explicitement évoqué, c’est bien du rétablissement de la loi Glass-Steagall qu’il s’agit.
C’est donc un argumentaire supplémentaire pour défendre la proposition de loi de Solidarité & Progrès, alternative unique à la fausse réforme bancaire imposée par Moscovici.
Couper le cordon entre dépôts bancaires et activités de marchéLes activités de négoce sur les marchés financiers des banques, le trading, ne devraient pas bénéficier d’un soutien public. Il est temps de couper le cordon par lequel le soutien public accordé aux dépôts bancaires nourrit les activités de trading. Il s’agit d’une subvention publique indue, qui crée des distorsions dans le fonctionnement de l’économie et met en danger le système financier. • Les prêts accordés par les banques aux ménages et aux entreprises ne représentaient que 28% du bilan des banques en 2011 (Rapport Liikanen). • La subvention annuelle dont les quatre plus grandes banques françaises bénéficient s’élève à 47.9 milliards d’euros, un montant équivalent à 2.012 euros pour chacun des 23.8 millions de ménages français. En Allemagne, ces chiffres se montent à 32.2 milliards d’euros et 856 euros par ménage. En Grande Bretagne, ils sont de 44.6 milliards de livres sterling, soit 1.689 livres pour chacun des 26.4 millions de ménages que compte la Grande-Bretagne. (sources : montant des subventions calculé par nef, nombre de ménages fournis par Eurostat et ONS). • La proposition de réforme bancaire française (qui est l’approche dont l’impact est le plus limité parmi la liste des options listées par la Commission Européenne) ne séparerait qu’entre 0.5 et 1.5% des activités de la Société Générale (selon Frédéric Oudea, PDG du groupe Société Générale). • Selon l’OCDE, « Le fait que certaines banques soient trop grosses pour faire faillite conduit à subventionner involontairement des activités très risquées et créé des problèmes d’aléa moral » (Business models of banks, leverage and the distance-to-default, OECD Jan 2013). • Selon le rapport Liikanen : « Les subventions implicites créent… des distorsions de concurrence…, des prises de risques excessives et une mauvaise allocation des ressources”. • Selon la Commission Vickers : « Une séparation structurelle entre les activités de banque de détail et les activités de banque de marché / banque d’investissement permettrait de réduire les garanties implicites accordées par le gouvernement, diminuer le risque pour l’Etat et ainsi rendre moins probable des prises de risques excessives dans les banques ». Rapport final 2011. Finance Watch a publié le 8 Avril 2013 son rapport « De l’importance d’une séparation » et propose un séminaire en ligne sur « les activités des grandes banques universelles » daté du 11 Avril 2013. Plus de publications sur la structure des banques sont disponibles sur le site de Finance Watch. |
Source : Solidarité & Progrès