Mercredi 5 mars 2014 - Le chroniqueur Jonathan Steele du Guardian de Londres a écrit un article dénonçant sans ambiguïté l’administration Obama et l’OTAN pour avoir provoqué une crise totalement artificielle sur la question de l’Ukraine. Sa suggestion, telle que formulée dans le titre de son article, est : « John Kerry et l’OTAN doivent se calmer et reculer. » Extrait :
« L’empressement de Kerry pour punir la Russie, ainsi que la décision de l’OTAN de répondre à l’appel de Kiev en tenant une réunion des ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles aujourd’hui, ont été des erreurs. L’Ukraine n’est pas membre de l’alliance : par conséquent aucune des obligations de défense commune n’entre en jeu ici. L’OTAN devrait se retenir d’intervenir en Ukraine, tant par les mots que par les actes. Le fait qu’elle insiste pour s’engager révèle le véritable sujet tabou : sous la crise en Crimée et la résistance intense des Russes à tout changement potentiel se trouvent l’ambition mal dissimulée de l’OTAN de poursuivre sa politique expansionniste des deux dernières décennies, dans ce qu’elle avait l’habitude d’appeler l’ « espace post-soviétique »... |
Mais, écrit-il, l’OTAN a refusé d’accepter cela, et « Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire-général de l’effort pour la construction de l’empire [l’OTAN], a déclaré à la Conférence sur la sécurité de Munich [en février de cette année] : ’’l’Ukraine doit avoir la liberté de choisir sa propre voie sans pression de l’extérieur.’’ L’implication était claire : si ce n’était pas que pour ces bêtes russes, l’Ukraine serait des nôtres. »
Steele appelle ensuite à une désescalade de la part de l’Occident et demande que l’Ukraine rétablisse immédiatement la Loi sur les langues officielles, dont le Russe à l’Est du pays, et « s’attache fermement à empêcher que des groupes armés de nationalistes anti-russes menacent les immeubles publics dans cette région ».
Il conclut :
« La majorité russophone dans la région est autant en colère à l’égard de la corruption des élites, du chômage et des inégalités économiques que les Ukrainiens de l’Ouest. Mais elle se sent assiégée et provoquée, son héritage culturel se trouvant menacé. Les seuls responsables en mesure de répondre à ces préoccupations ne sont pas à Washington, à Bruxelles ou à Moscou, mais uniquement à Kiev. » |
Source : Solidarité & progrès