Jeudi 29 août 2013 - Le journaliste d’enquête américain Greg Palast vient de révéler un mémorandum confidentiel de 1997 adressé par le sous-secrétaire au Trésor de l’époque, Tim Geithner, à son secrétaire-adjoint, Larry Summers.
Non sans raison, Palast accuse le gouvernement américain de l’époque de s’être directement associé aux banques dans un lobbying en faveur du Financial Services Agreement (FSA), un accord de l’OMC permettant d’imposer du jour au lendemain à 156 pays d’ouvrir leurs marchés aux produits dérivés que J.P. Morgan venait d’inventer et dont l’extrême nocivité a été mise en lumière par la crise de 2008-2009.
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Signé le 13 décembre 1997 à Genève, l’accord prévoyait en effet la libéralisation des « activités internationales des banques, assurances et firmes de courtage dans 95% d’un marché mondial se chiffrant à environ 30 000 milliards de dollars ».
Ce qui choque dans ce mémorandum, c’est le fait que Tim Geither, qui est aujourd’hui le secrétaire au Trésor de Barack Obama, y conseille sans ambages Larry Summers de se mettre en contact téléphonique avec les PDG des cinq plus grandes institutions financières du pays [banques commerciales et d’investissement] pour coordonner l’assaut à la régulation. Geithner lui fournit même les numéros de téléphone de leurs lignes directes.
Ainsi, ce mémo confirme les pires soupçons. Geithner et Summers ont agi en collusion directe avec les grandes banques de la City et de Wall Street pour déréguler la finance mondiale et abroger la loi de séparation bancaire Glass-Steagall aux Etats-Unis, et tout ce qui y ressemblait dans le monde.
Il est de notoriété publique que Larry Summers, de concert avec Alan Greenspan, un directeur de J.P. Morgan à l’époque grand patron de la Réserve fédérale, a joué un rôle clé dans l’abrogation de la loi sous Clinton en 1999.
Pour le récompenser, en 2009, Barack Obama n’avait pas hésité à faire de Summers son principal conseiller économique en charge du plan général de relance économique, un plan présenté alors comme l’équivalent du New Deal de Roosevelt mais dont plus personne ne se souvient aujourd’hui.
Le mémorandum révélé par Palast apparaît au moment où Obama entend nommer Summers au poste de président de la Réserve fédérale, afin de succéder à Ben Bernanke dont le mandat vient à échéance d’ici quelques mois.
La publication du contenu de ce mémorandum vient donc à point nommé, c’est-à-dire au moment où la campagne conduite par le mouvement politique de Lyndon LaRouche en faveur du rétablissement de Glass-Steagall obtient un niveau de soutien sans précédent.
Extrait :
« Département du Trésor |
Source : Solidarité & Progrès