Par Karel Vereycken, fondateur d’Agora Erasmus
Soucieux de favoriser la croissance et la paix dans l’après-guerre, la Belgique a été l’un des membres fondateurs aussi bien de la plupart des grandes institutions européennes que de l’Alliance atlantique.
Bien que certains se crèvent les yeux pour ne pas le voir, le fait est qu’aujourd’hui, les temps ont changé.
La Belgique est donc à la croisée des chemins :
Ainsi, le boomerang jeté par l’OTAN et l’UE revient, sous forme de sanctions russes, en pleine figure de l’économie belge. Aujourd’hui, ce sont nos producteurs de poires, pommes, légumes et viandes qui sont frappés (230 millions d’euros), mais demain, ce seront les 2400 entreprises belges qui travaillent avec la Russie. La Russie pourra renoncer à importer chaque année pour plus de 5,4 milliards d’euros de produits belges dont 30 % sont des produits agro-alimentaires, 32,1 % des produits chimiques, 15,5 % des machines-outil, 13,3 % du matériel de transport et 10 % des matières synthétiques. Le cluster pétrochimique du port d’Anvers dépend majoritairement de fournisseurs russes qui viennent d’ores et déjà de suspendre les investissements qu’ils envisageaient d’y effectuer.
Pour Agora Erasmus, il n’y a pas de temps à perdre. Rester dans l’OTAN, l’UE et l’euro devient aussi stupide que de s’accrocher au Titanic qui coule. S’en émanciper permettra à la Belgique de s’associer à la dynamique des BRICS. Orientés vers le futur, les membres des BRICS tirent leur croissance par des investissements à longue terme dans l’économie réelle (infrastructures, trains rapides, nucléaire du futur, recherche).
La Russie et la Chine, comme Kennedy dans les années 1960, relancent aussi leurs programmes d’exploration lunaire. De la Lune, ils comptent rapporter sur Terre l’Hélium 3, un combustible idéal pour la fusion thermonucléaire et, si l’on réussit à la mettre en œuvre, une source d’énergie quasiment inépuisable pour les générations à naître.