Mercredi 4 février 2015 - Depuis les attentats meurtriers perpétrés en France au début de l’année, Paris supporte de moins en moins la connivence des élites anglo-américaines avec en particulier l’Arabie Saoudite. Depuis des lustres, par sa position oléo-politique, ce pays profite d’une impunité scandaleuse.
Dans un premier article du 22 janvier, Laure Mandeville, la correspondante du Figaro à Washington, souhaitait croire que Washington commence à « revoir son alliance stratégique avec Riyad » et son rôle « dans l’exportation d’un wahhabisme et d’un néosalafisme qui s’étendent à travers le monde et les banlieues d’Europe comme un poison ».
Une source du Figaro y affirme :
« Il y a encore cinq à sept ans, les liens entre la promotion du wahhabisme saoudien et les groupes comme al Qaïda étaient généralement vus comme distants, aujourd’hui ces liens sont largement avérés et mènent à un changement de stratégie qui reconnaît que la propagation du wahhabisme et du néosalafisme est une menace majeure de long terme, qui doit être défaite. » |
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Une partie de l’establishment américain se rend également à l’évidence qu’on est devant un « monstre de Frankenstein ». Utile pour chasser les Soviets d’Afghanistan, ce monstre se retourne désormais contre des alliés stratégiques de l’Amérique, y compris… l’Arabie Saoudite !
« En réaction à la guerre civile syrienne et ce qu’ils voient comme l’échec de l’Amérique à l’arrêter, écrit Mandeville, les Saoudiens ont commencé par soutenir l’État islamique et d’autres groupes sunnites radicaux engagés dans la lutte contre le président Bachar el-Assad et le régime chiite en Irak, perçu comme une marionnette de leur grand ennemi chiite, l’Iran. » |
Seulement, l’influence de l’Etat islamique (EI) au sein de l’armée saoudienne et des autorités religieuses est devenue telle que le gouvernement de l’Arabie saoudite a fini par inscrire l’EI sur la liste des organisations terroristes, et a décidé de construire un mur de 700 km sur sa frontière nord dans l’espoir de se protéger contre le virus salafiste !
Laure Mandeville précise ensuite que :
« C’est sans doute la raison pour laquelle un fort courant politique s’est réveillé au Congrès pour révéler les "sombres coulisses" de la politique saoudienne. La semaine dernière, l’ancien sénateur Bob Graham, qui présidait la commission du renseignement du Sénat après le 11 Septembre, a solennellement appelé à déclassifier les 28 pages du Rapport parlementaire sur ces attentats de 2001, qui avaient été éliminées de la version rendue publique. |
Faisant preuve d’un courage certain, Laure Mandeville, lors de la conférence de presse hebdomadaire, a posé directement la question au porte parole de la Maison-Blanche :
« Interrogée par Le Figaro sur la position de l’Administration, la Maison-Blanche a jugé ce vendredi ne pas avoir d’éléments à communiquer à ce stade. » |
Pour continuer à faire monter la pression, Le Figaro a pris soin de directement interroger l’ex-sénateur Graham dont nous avons beaucoup parlé sur ce site. Vu le contenu explosif de ses propos, nous reprenons ici quelques extraits de l’entretien :
11 Septembre :
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Article de Jeff Steinberg sur Charlie Hebdo et les 28 pages
Extrait de la conférence de presse du 7 janvier de Bob Graham et Walter Jones sur les 28 pages :
NB : S’ils ne s’affichent pas, vous pouvez activer les sous-titres français avec le bouton en bas à droite du lecteur.
La conférence de presse est disponible en intégralité en anglais : http://youtu.be/sy97uKT6hjE
Source : Solidarité & Progrès