Vendredi 10 avril 2015 - L’homme politique américain Lyndon LaRouche et son épouse Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, ont dénoncé le 9 avril la campagne conduite par les milieux néo-nazis en Ukraine, incluant le Service de sécurité ukrainien (SBU), visant à discréditer et à menacer le Dr Natalia Vitrenko, économiste de renom et ancienne membre du Parlement, une héroïne et une personnalité de premier plan.
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« Il y a de fortes raisons de penser que cette campagne est orchestrée par la Secrétaire d’État-adjointe américaine Victoria Nuland », a déclaré Lyndon LaRouche hier, « ou bien par quelqu’un qui a des affinités avec les nazis de la tradition bandériste, ce qui est le cas de Mme Nuland ».
Helga Zepp-LaRouche, qui avait conjointement lancé en février 1997, avec le Dr Vitrenko, l’« Appel pour la convocation d’une nouvelle conférence de Bretton Woods », pour réorienter le système économique mondial vers une dynamique en faveur du développement, a répondu de la manière suivante aux nouvelles concernant les attaques qui se sont récemment intensifiées à l’encontre de l’économiste et femme politique ukrainienne :
« Ces calomnies sont d’autant plus déplorables qu’elles ont lieu un mois avant le 70e anniversaire de la défaite du nazisme en Europe, en mai 1945. Les nations avaient déclaré, à la fin de la guerre, ’’Plus jamais çà !’’, mais les gouvernements occidentaux ont oublié ce serment. |
Le Dr Vitrenko a été interrogée à deux occasions par le SBU pour avoir supposément reçu des fonds d’origine russe pour financer ce que certains médias ukrainiens ont insidieusement qualifié de « travail de propagande visant à discréditer le gouvernement ukrainien, de provoquer la haine et un conflit armé entre diverses parties de la population ukrainienne, à inciter à la haine ethnique, et à promouvoir la tenue de référendums dans les régions orientales de l’Ukraine ».
Dans une déclaration datée du 9 avril, le Parti progressiste socialiste de l’Ukraine dirigé par Natalia Vitrenko (PSPU) a souligné que les articles publiés cette semaine par l’agence de presse Glavcom (glavcom.ua) et d’autres médias citent les « soupçons » du SBU concernant les fonds qu’auraient reçus Vitrenko de la part du Fonds de soutien et de défense des droits des compatriotes résidant à l’étranger, un fonds mis en place par le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces accusations datent de mai 2014, lorsque les comptes de Dar Zhizni (Don de la vie), une ONG de femmes dirigée par Vitrenko, ont été saisis. Selon les médias ukrainiens, cette mesure avait été prise « dans le cadre d’une enquête du SBU concernant des transferts d’argent par l’intermédiaire d’Ukrinbank, à l’intention de personnes soupçonnées d’avoir enfreint l’intégrité territoriale et l’inviolabilité de l’Ukraine ».
Le nom de Vitrenko est cité à la Une dans la tempête médiatique actuelle, en tant que « principal sponsor des séparatistes et des terroristes », des catégories fourre-tout utilisées par les autorités de Kiev contre leurs opposants politiques.
Alexander Bondarchouk, chef du modeste Parti travailliste ukrainien, un collègue de Vitrenko au Parlement ukrainien et signataire de déclarations conjointes avec elle contre le coup d’État violent conduit à l’initiative des néonazis en février 2014, a été arrêté le 18 mars sous prétexte d’avoir « enfreint l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Des traductions en langue anglaise de communiqués du PSPU concernant les nouvelles menaces contre Vitrenko, ainsi que le cas Bondarchouk, sont publiées ci-dessous.
Le chef du SBU, Valentyn Nalyvaychenko, a annoncé dans un entretien le 1er avril qu’il entend modeler son agence selon l’Organisation des nationalistes ukrainiens-Armée des insurgés ukrainiens (OUN-UPA) de Stepan Bandera, qui avait collaboré avec les nazis au cours de leur invasion de l’Union soviétique.
Étant donné les antécédents biographiques de Vitrenko ainsi que son courage dans son combat contre la dévastation économique et politique de l’Ukraine depuis le coup d’État de l’an dernier, les attaques dont elle fait l’objet ont une odeur pro-nazie nauséabonde, typique des visées défendues par la secrétaire d’État adjointe américaine Victoria Nuland en Ukraine.
Nalyvaychenko, associé depuis longtemps à l’organisation Bandera Trident (Tryzub), l’une des principales factions du mouvement Secteur droit impliqué dans le coup d’État, s’est vanté lors d’un appel de conférence du Conseil atlantique en mai 2014 d’être impliqué dans des échanges de renseignement « intensifs » et dans une étroite coopération avec « ses collègues américains ».
Zepp-LaRouche a souligné que Vitrenko avait souvent dénoncé, lors de conférences en Europe, les souffrance infligées à l’économie ukrainienne par le FMI et les politiques de libre-échange, et la menace posée par le renouveau de l’idéologie fasciste en Ukraine, sous les encouragements de l’Occident.
« Le Dr Vitrenko est bien connue et respectée en Europe », a déclaré Zepp-LaRouche, et « a rencontré des responsables de haut niveau en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis (il y a quelques années dans le cas des Etats-Unis). Il est important que des personnalités politiques du monde entier condamnent ces attaques ridicules à l’encontre de Vitrenko, et qu’ils en dénoncent l’origine. »
LaRouche et Zepp-LaRouche avaient été reçus par Vitrenko lors d’un voyage à Kiev en 1995, lorsqu’elle était députée. En tant qu’économiste spécialisée dans le secteur des services sociaux et dans l’impact engendré par les conditionnalités du Fonds monétaire international (FMI), elle avait mené une campagne remarquée pour la présidence ukrainienne en 1999 et obtenu 11 % des votes, même si sa campagne avait été perturbée par une tentative d’assassinat, dans lequel elle avait été, ainsi que 40 autres personnes, blessée par des éclats de grenades lancées lors d’une réunion publique. Au cours des dernières années, le Dr Vitrenko a été invitée en tant qu’oratrice dans des conférences de l’Institut Schiller à Francfort, en Allemagne, en avril 2013 et octobre 2014.
Dans un discours pré-enregistré pour la conférence du Citizens Electoral Council (CEC) des 28 et 29 mars 2015 en Australie, Vitrenko a elle-même rappelé :
« Entre le 23 février et le 5 mars 2014, notre délégation des principaux représentants de certains partis de gauche ukrainiens avaient pu se rendre en Europe, en particulier en France, en Allemagne et en Italie », où ils ont participé « à des douzaines de réunions, de conférences de presse et d’entretiens. |
Dans sa dernière présentation vidéo, postée le 9 avril sur son site et intitulée « Une junte militaire au lieu des valeurs européennes », Natalia Vitrenko décrypte la loi déposée au Parlement ukrainien le 3 avril par le Président Petro Porochenko, qui prévoit la proclamation de la loi martiale en Ukraine en cas d’invasion armée ou de « menace d’attaque ». Cette dernière formule, estime Vitrenko, permettra au gouvernement d’agir sur la base de « menaces fabriquées » de toute pièce, tout comme le « bluff du SBU, qui affirme que Vitrenko est une menace à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Documentation SBU Uses Fraud to Terrorize Progressive Socialist Party of Ukraine (PSPU) Leader Natalia Vitrenko8 April 2015 Ukrainian Courts against Labor Party Leader A. Bondarchuk, and European Standards9 April 2015 |