Jeudi 29 janvier 2015 - Alors que la crise ukrainienne s’embrase à nouveau et que les États-Unis aussi bien que la Russie modernisent leur triade nucléaire stratégique dans un contexte de tension exacerbée, l’inconscience et/ou incompétence de Barack Obama commence à soulever bien des inquiétudes aux États-Unis mêmes.
Pour preuve, un article publié le 14 janvier sur le site The Daily Beast par Leslie Gelb, Président émérite du Conseil des relations étrangères de New York (CFR), l’un des groupes de réflexion les plus influents dans le pays de l’oncle Sam, et de surcroît étroitement lié à certaines factions de l’establishment britannique. Gelb a été également directeur du Bureau des affaires politiques et militaires de la Maison Blanche de 1977 à 1979.
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Intitulé « Dernière chance pour Obama de changer de politique étrangère », Gelb explique que le président doit purger son équipe de proches conseillers et faire appel à des responsables à la retraite jouissant d’une grande expérience en matière de politique étrangère, et s’engager à écouter ce qu’ils disent avec attention.
Il explique :
« L’absence d’Obama et de Biden à Paris [pour la grande manifestation du 11 janvier] a montré clairement qu’on ne peut faire confiance à la majeure partie de l’équipe présidentielle pour conduire la politique de sécurité nationale des Etats-Unis, et que cette équipe doit être remplacée de suite. |
Bien que Gelb n’aille par jusqu’à exiger le départ d’Obama lui-même, nous avons un premier signe de prise de conscience de la gravité de la situation.
Ted Postol, expert reconnu en armement nucléaire, a publié le 25 janvier un article dans le Boston Globe pour déplorer le dangereux manque de confiance et de coordination militaire entre la Russie et les pays membres de l’OTAN, qui risque de transformer une erreur de calcul mineure en Armageddon thermonucléaire.
Ces avertissements ont trouvé un écho chez deux anciens sénateurs américains, Sam Nunn et Richard Lugar, qui ont signé une tribune conjointe dans le Washington Post du 25 janvier. Tous deux avaient rédigé en 1991 la loi prévoyant que les États-Unis aident financièrement la Russie à démanteler et à sécuriser son arsenal nucléaire et ses stocks d’uranium enrichi et de plutonium. En décembre dernier, le Congrès américain ayant mis fin à ce programme de financement, la Russie a décidé, conformément à ses avertissements, d’interrompre la plupart des opérations conjointes en matière de sécurité nucléaire avec les États-Unis.
Postel fait remarquer que le temps nécessaire pour déclencher une attaque nucléaire de représailles, suite à la détection d’une première frappe, a été réduit de cinq minutes à seulement trois aujourd’hui. Dans ce contexte, il demande instamment aux Etats-Unis de mettre fin à leur programme de modernisation des forces nucléaires (un programme amorcé par George W. Bush et poursuivi avec entêtement par Obama, ndlr), qui donne l’impression qu’ils « se préparent à mener une guerre nucléaire contre la Russie, et à la gagner. Les instruments de dissuasion nucléaire actuellement disponibles, avec quelques modifications mineures, suffisent largement. »
Nous ajoutons qu’il est par conséquent essentiel pour les pays européens de ne pas se laisser piéger par la propagande d’Obama sur la question ukrainienne, de garder la tête froide et de faire le nécessaire pour rétablir un climat de paix sur le continent européen.
Source : Solidarité & Progrès