Nous organisons avec nos confrères du parti allemand Büso une campagne pour sauver la capacité industrielle du secteur automobile, qui représente une part essentielle de notre appareil productif. Voici le tract-programme conçu par S&P. Téléchargez-le ICI et faites le circuler !
Contre les spéculateurs et les banksters
L’industrie automobile s’effondre, en France, en Europe (moins 17,2 % au premier trimestre) et dans le monde. La production tombe, les sites ferment, le chômage technique s’étend partout, on négocie des baisses de salaires, les équipementiers et les sous-traitants sont acculés à la faillite. Le gouvernement fournit quelques milliards aux constructeurs, une prime à la casse pour stimuler les ventes et en contrepartie, le maintien des usines en France, sans réel engagement de créer des emplois.
C’est du sparadrap, ce n’est pas une solution ! Pour faire face, il faut changer de principes et de politique. En France, en Europe et dans le monde entier, en redonnant priorité à la création et au travail humain.
I. Changer de principes
A) L’implosion des bulles financières (les énormes bulles de capital fictif improductif) est en train de détruire la production. Or on renfloue les banques et on sacrifie les compétences industrielles des ingénieurs, techniciens et travailleurs. C’est socialement criminel et économiquement stupide.
Il faut inverser l’ordre des priorités : mobiliser avec l’argent public la vraie richesse, qui est la créativité des chercheurs, ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés, c’est-à-dire la capacité de produire et d’engendrer l’avenir.
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Le Transrapid allemand (lévitation magnétique) |
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La construction de canaux et d’écluses requiert la capacité industrielle de l’automobile |
Bref, il faut une volonté politique qui trace un horizon et, pour y parvenir, mobiliser une nouvelle alliance de travailleurs et de producteurs contre les spéculateurs.
II. Changer de politique
A) Mettre en faillite ordonnée le système financier prédateur actuel. C’est la condition pour remettre le progrès en marche. Ce n’est pas la fin du monde, mais ça doit être la fin de leur monde, celui de l’argent-roi. Au nom de l’intérêt général, l’Etat doit reprendre les commandes de l’émission de monnaie, pour en faire du crédit par le développement en faveur de l’économie et en arrêtant de renflouer les banques. Il faut y revenir en enterrant pour toujours la dictature financière de la City de Londres et de Wall Street, que ce soit sous ses formes libérale ou keynésienne.
B) Créer une commission d’enquête parlementaire indépendante, à l’image de la Commission Pecora de 1933-1934 aux Etats-Unis, avec un procureur pour juger et un pouvoir d’accès aux documents des banques pour déterminer ce qu’ont réellement fait les établissements financiers et le faire apparaître aux yeux du peuple. Ceux qui ont créé les conditions de la crise ne doivent plus être, comme aujourd’hui, les médecins qui prétendent nous guérir en pratiquant une saignée.
C) En venir à un vrai Nouveau Bretton Woods à l’échelle internationale, un système de changes fixes avec financement de grands projets pour le développement, et non le cirque du G20, avec ses clowns et leurs serviteurs, MM. Pascal Lamy, José Manuel Barroso et Dominique Strauss-Kahn, qui veulent une « gouvernance mondiale » d’experts aux ordres de l’oligarchie, sans contrôle démocratique possible.
D) Créer les conditions du redémarrage de l’instrument d’équipement et de production industriel reconverti par des crédits massifs à long terme et faible taux d’intérêt, grâce à une alliance de banques nationales et non à une banque de banquiers sans projet industriel comme la Banque centrale européenne. Ouvrir ainsi de nouveaux marchés par ces crédits publics accordés à des projets d’infrastructure internationaux.
E) Sortir d’une situation de pénurie : tant qu’un milliard d’agriculteurs dans le monde cultivent la terre à la seule force de leurs bras, la pénurie alimentaire nous guette. Tant qu’on utilise les avions ou les camions pour piller leurs ressources, nous serons chez nous réduits à une société stérile de services. Il est économiquement ridicule et socialement destructeur d’importer des fruits rouges, des fleurs, des poires ou des téléviseurs de pays pauvres, grâce à un sous-paiement de leur main-d’oeuvre. Il faut arrêter la « globalisation financière », qui nous détruit tous, et mettre en place une économie de développement mutuel, qui ne produise jamais en dessous du coût de production. Les Chinois doivent produire leurs automobiles, mais sans détruire leur environnement et nous ne devons pas aller y chercher une main-d’oeuvre exploitée. Nous devons leur donner ou leur vendre de l’équipement, pas leur acheter ce qui ne leur permet pas de se développer et ruine notre propre industrie.
III. Retrouver le goût de créer
Nous avons vécu plus de quarante ans dans une société de cupidité, d’exploitation, de spéculation et de gains de plus en plus à court terme, au sein d’une sous-culture du virtuel et de l’instant. A force de jouer, les pouvoirs en place ont perdu. L’économie et nous-mêmes ne devons pas perdre avec eux.
Pour cela, il faut retrouver le goût de la création, des découvertes et de leur application. L’industrie automobile reconvertie doit employer les chercheurs, pas les sociétés de la City, de Wall Street ou d’Euronext. Produire des éoliennes et des panneaux solaires dont le rendement est négatif, n’est pas l’avenir de l’humanité. Il faut le retrouver dans la société et dans les unités de production, à la frontière des technologies, là où les équipes communiquent et cherchent, pas là où un comptable calcule la rentabilité financière qu’on devrait avoir eue avant-hier ou dans deux ou trois ans.
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En 1965, l’Aérotrain de Bertin glissait à 450km/h ! |
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